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lundi 20 août 2012

Messire renard, spécial créé pour vous chourer...vos chiffres !

Outre le chipage des graphiques de mon mémoire de recherche, des diagrammes en barre de l'Institut National d'Etudes Démographique prénommés "pyramides des âges", et des multiples courbes illustrant les notes de conjoncture de l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques, cet animal terrorise littéralement l'AERES et tou.te.s les autres artisan.e.s de la politique du chiffre ! Et pour cause : il n'est pas carnivore,

Il est statistivore.



Courriel du 13 juillet 2010, 17h02

Objet : Maître corbeau, tenait en son bec un fromage ...



[trouvé in S. Perrin, L’inceste :consistance du silence, 2010, p 29]

... que maître Renard, par l'odeur alléché

Vint lui chourer.


Ah, c'est pour cela qu'il manquait un graphique, dans mon envoi intitulé "ethnique, ta statistique" ?

J'ai couru après la bête,

Mais elle n'en faisait qu'à sa tête

Je dois à une intervention impromptue de la voix off, la bouille surprise et effrayée du renard ("mon Dieu, la voix off ! Mais où pourrais-je me cacher ?", pensa-t-il, la gueule grande ouverte).
La gueule grande ouverte ...

Ne pensant qu'à fuir, l'animal voleur venait ainsi de me laisser, tranquillou, mon fromage, que je n'ai eu qu'à aller ramasser par terre, afin d'enfin pouvoir vous le rapporter (en PJ, sinon le renard recommence).

Et la voix off de se gargariser : "eh, tu vois que tu as besoin de moi ? Tu vois que je suis indispensable dans l'histoire ? Tu vois qu'il faut accepter mon pouvoir, mon autorité, mon hégémonie sur toi ?".

Chère voix off, là tu viens de dire un, voire deux, voire trois mots de trop (les derniers). Tu ne peux pas t'en empêcher : il te faut toujours tout dominer.
Alors chère voix off, comme le veut la coutume, je te mets off, en tournant le bouton du canal de ton micro sur la table de mixage, et c'est à mon tour de pouvoir parler.

Pour vous présenter :


Gilles Herreros, sociologue, anthropologue ... eh, tu sais quoi, chère voix off ? Ca devrait te plaire et te rappeler de récents souvenirs : il a travaillé sur l'HOPITAL.

(Dans l'ombre, on peut sentir la voix off frémir de peur que ça recommence, elle ferait presque pitié. "Presque" : la nuance est importante).

Gilles Herreros est ici parce que je crois que nous allons, très prochainement, avoir à parler un peu plus du travail, du collectif, de la reconnaissance, tout ça tout ça.

Et aussi pour prendre connaissance de l'histoire qui est au départ de tout ce mailing, consignée entre les étoiles ci-dessous.
[voir en fin du message précédent, intitulé "variations autour de la voix off - I - "Dispositif" "]
Mais j'entends tout à coup,

Tiens ça f'sait longtemps

Un grand
"Vous troublez le jury !" [par ma simple présence, pacifique, dehors et sans nullement chercher à perturber ses travaux, notez-le]

Dit d'un ton à faire trembler l'érable de la cour,
et suivi d'un, méprisant : "ce que vous dites, c'est juste du bruit, personne ne l'entendra".

Ah, la voix off de retour dans toute la splendeur de son éclat.

Eh, tu sais quoi, chère voix off ? 

Pour ce qui est du bruit, t'inquiètes, je m'occupe à monter encore un peu le son. Alors tu vas m'lâcher un peu la pression.

Et puis, je t'ai pas tout dit sur Gilles Herreros : il est aussi un spécialiste du trouble. Comment, tu ne le savais pas ?

Et hop, la voix off, elle est off.


***********************ENTRACTE****************************





*****************bonne pause café devant l’écran*******************




*****************FIN DE L’ENTRACTE, on reprend****************
… Mais ? Que vois-je ?
Un éclair roux vient, subrepticement, de passer. Messire renard serait de retour ?
Ah, vous n’aviez pas remarqué ?
L’animal rusé, voleur et menteur,
La drôle de bête
N’en faisant, comme d’hab’,
Qu’à sa tête,
A ramené Isabelle Attané.
Damned.
Elle qui croyait s’échapper.
C’était sans compter
Sur l’existence d’un renard statistivore. Animal rare s’il en est (d’habitude, ils sont carnivores, tout simplement, comme tout le monde), d’ailleurs je signale à la voix off que si elle ose tenter de lui faire le moindre mal, elle va avoir illico
Le WWF sur le dos.
Suivant el zorro (version espagnole du renard) à la trace, je trouve, épars, quelques restes de chiffres, des traces de diagrammes en barres, et … tiens donc, je reconnais bien quelques courbes de messire chimiste [un grand montreur de courbes statistiques, en diaporama powerpoint, à une vitesse défiant même les capacités de lecture d’une statisticienne aguerrie, donc je vous dis même pas ce que les littéraires présent.e.s dans la salle en comprenaient. Une salle de Lyon 2, lors d’une journée d’étude, où je vis donc comment les stats pouvaient également servir de réthorique pour imposer ses thèses en impressionnant le manant…ou, plus prosaïquement ici, le littéraire].
Vu le nombre qu’il en avait, il a du se régaler …
Renard, pourquoi donc as-tu ramené Isabelle Attané, elle ne te supporte pas, n’as-tu point remarqué ?
Et messire renard de répondre : « mais j’ai faim, moi, et l’INED est un bon fournisseur ! Regarde comme je suis efflanqué, à cause du manque de statistiques, depuis quelques temps ! Si cela continue, je vais mourir pour cause de famine ».
Dis, tu ne crois pas que tu en rajoutes un peu ?
Mais effectivement, messire renard me semble bien efflanqué.
Y’a pas que la voix off, qui lui fait du mal. Franchement, c’est criminel de laisser un pauvre animal ainsi sur sa faim.
Allez, moi aussi je vais chourer
Un p’tit graphique une petite courbe et quelques chiffres
A l’INSEE
Pour innocemment,
L’air de rien,
Les laisser sur la table de la cuisine. Fermer la porte, sortir.
C’est que messire renard est un animal voleur, c’est dans sa nature (sinon, il ne pourrait être messire renard !). Alors on ne peut lui donner à manger, ni quoi que ce soit d’ailleurs : il faut qu’il vole.
Tenez, le voilà, l’entendez vous ? Par ruse, il s’est procuré un passe pour ouvrir la porte, hop, saute sur la table, et emporte, prestement, tel Arsène Lupin, son butin en direction de sa tanière, dans la forêt, afin de s’en délecter en paix.
Bien sûr, personne n’est dupe, ni lui ni moi. Mais comment dire ? Les apparences sont sauves, et c’est là l’essentiel.
D’ailleurs, à ce stade, pour celles et ceux qui ont eu les épisodes précédents, il faut que je vous fasse une confidence.
La confidence ne va pas plaire à la voix off, mais c’est la coutume qui le veut : en vérité, lorsqu’elle a cru par sa ruse, outrepasser celle du renard, c’est ce dernier qui l’a bernée.
Bien sûr, que le renard voulait bien me rendre le fromage (statistique) pour que je puisse le remettre à sa place et rendre le texte compréhensible pour vous.
Mais comment pouvait-il donner quelque chose, lui qui ne peut recevoir, mais seulement voler ?
Bon, eh bien la voix off a été utilisée, à son insu, pour permettre cette restitution.
Vous ne pensiez tout de même pas que messire renard aurait eu peur de la voix off au point d’en perdre son butin ?
Tiens ?
Quel est ce bruit au loin ?
Ah, je m’aperçois que la voix off écoutait à la porte, et qu’elle est toute chagrine de n’avoir pu surpasser messire renard en ruse. On entend même des larmes je crois. Mais moi, si j’étais la voix off, je lui dirais : « c’est mal d’écouter aux portes. Ca t’apprendras ».

Ceci étant dit, je ne savais pas que la voix off pouvait être toute chagrine … c’est une voix off bizarre, tout de même.
Mais en attendant, bien sûr, comme elle est partie pour passer son chagrin, de fait, elle est off. Ou plutôt, pour être plus précise, out.
Cela laisse néanmoins le problème entier : lorsque c’est la voix off qui est à remettre en place, qui peut faire la voix off à sa place pour le faire ?
Non, parce que tout de même, c’est vrai que c’est mal, d’écouter aux portes, et que cela ne se fait pas.

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