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mardi 28 mai 2013

með lögum skal land byggja - panthera uncia, suite...


L'affiche ci-dessous, scotchée, parmi bien d'autres, sur un mur situé au sein de Lyon 2, les 10 et 17 juin 2011, a été utilisée comme pièce à charge, au tribunal administratif, pour justifier les arrêtés qui ont interdit tout accès aux locaux de l'université Lyon 2 pendant 2 ans et demi, de fin novembre 2010 au 7 mai 2013, à Sophie Perrin, ex-étudiante de Lyon 2.


Cette affiche a été mise au dossier en compagnie de deux ou trois autres affiches du "mur" ainsi réalisé par Sophie, rendant insensé et incompréhensible cet affichage : que vient donc faire une panthère des neiges sur les murs de Lyon 2 ?

Quiconque a lu l'histoire narrée sur le présent blog, le devine.
Quiconque a eu l'entièreté du mur d'affiches, peut aisément le deviner également.
Mais le tribunal, lui, n'a eu que des bribes rendus, ainsi, incohérents... et une photo prise par l'université, que cette dernière commente ainsi : "mur entièrement recouvert d'affiches par Mademoiselle Perrin".
Est-ce un crime que de scotcher, sur un mur de taille pile adaptée en effet, au nombre d'affiches apporté, un récit en images des luttes étudiantes, et de leurs répressions, dans Lyon 2, de 2007 à aujourd'hui ?
Car tel était l'objet du "crime" : montrer, en textes et images, un peu comme sur ce blog, une histoire importante, qu'il faut refuser d'occulter.


C'est en tout cas juste après ce scotchage d'affiches, sur un mur de surcroît idéalement situé (devant la salle de réunion du laboratoire d'anthropologie - le CREA), que Sophie Perrin a été convoquée au tribunal correctionnel par le Procureur...

La voix off - Mais la panthère veut parler.

La panthère des neiges : "je veille sur la neige"

Un lecteur - J'y comprends rien à cette histoire !

Une lectrice - c'est quoi ces mots incompréhensibles, en haut ?

L'ex-président - Ne cherchez pas à savoir : elle est folle ! Ne l'écoutez pas ! Ne lui parlez pas !

La panthère des neiges : "með lögum skal land byggja : ces mots, que tu n'as surtout pas traduits au tribunal administratif, sieur président, sont ce qui t'embête le plus au monde, dans ma présence"

Moi - með lögum skal land byggja signifie "avec la règle, la loi, on construit la communauté, le pays", ou encore "la règle, la loi, construit la communauté, le pays".

Le lecteur - Aaaaaah ! OK. Et ça vient d'où c'truc là ?

La panthère des neiges : "d'Islande. C'est la devise nationale d'Islande, c'est aussi ce qui figure sur toutes les voitures de police là-bas...c'est au nom de quoi les flics interviennent, si vous préférez"

L'ex-président, sursautant, comme voyant l'ombre du juge Gentil surgir - M...m...mais...j'ai rien à voir avec tout ça, moi !

Moi - l'Islande, c'est le pays où les dirigeants de banques ont été jugés, et n'ont pas été au-dessus des lois. C'est un des pays où l'égalité devant la loi est la mieux approchée au monde. C'est pour cela, qu'ici, on kiffe l'Islande.

La panthère des neiges : "Nul.le n'est en effet au dessus des lois, chez moi"


La lectrice - et pourquoi le personnage principal du récit fait sur ce blog, c'est une bête féroce ? Une PANTHERE, tout de même ? Y'a de quoi avoir peur, non ?

La panthère des neiges : "Vous devriez relire ma présentation. En effet, il y a de quoi avoir peur...

...mais vous ne connaissez pas mes cousines et cousins : tenez, en France par exemple, je vous en présente quelques uns en images"

Didier Fassin, sociologue, auteur de multiples ouvrages relatant ses recherches - Ah non, ah non, pas ces bestioles là ! C'est trop guerrier, c'est trop comme j'ai dit là : "Libération parle de mon bouquin".

Alice Géraud, rédactrice de l'article de Libération sur ce bouquin - ...euh, en fait, c'est moi qui dis ça, dans l'article : "Il y a d’abord ces détails, dont le symbole seul suffirait à illustrer le propos du chercheur : l’iconographie des écussons que se choisissent les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) pour identifier leurs unités : une barre d’immeubles prise dans un viseur de fusil à Courbevoie (Hauts-de-Seine), une meute de loups devant des tours à Brunoy (Essonne) ou encore une araignée prenant dans sa toile une cité à Colombes (Hauts-de-Seine). Et il y a tout le reste."

Moi - Peuh, elle y a rien compris aux logos de la police. Ils ont les mêmes avec des habitats selon leur zone d'exercice (pas forcément que des barres d'immeubles de banlieue). Et c'est pas que ceux de la BAC qui sont comme ça.
C'est plus le reste, le problème...

Didier Fassin - Mais pour avoir une idée du reste, il faut lire mon bouquin.

La voix off - Intitulé "La force de l'ordre", en vente dans toutes les bonnes librairies...un peu cher, comme tous les ouvrages de sciences humaines, mais vous pouvez aussi le trouver (ou le faire ajouter) dans toutes les bonnes bibliothèques municipales ou universitaires...

Moi - Le reste, c'est l'histoire de jeunes venus de petites villes de province, et affectés dans des banlieues le plus souvent parisiennes.

La panthère des neiges : "le reste, c'est l'histoire de jeunes qui viennent là en n'ayant vu ces cités qu'à la télé, et qui en arrivant, n'en ont que ce que leur en racontent leurs collègues flics contents d'obtenir leur mut' pour ailleurs..."

Moi - Le reste, c'est l'histoire de comment les rapports deviennent comme ça, entre les jeunes flics et les jeunes de la banlieue parisienne concernée.

Messire renard : "Le reste, c'est l'histoire de comment ça peut terminer des vies dans un transformateur électrique, comme Zyed et Bouna en 2005"

La panthère des neiges : "Le reste, c'est l'histoire de comment ça peut mettre la haine aux jeunes des cités"

Moi - ... dont certains vont se regrouper pour caillasser, de loin, les flics en question. Jusqu'au prochain contrôle d'identité qu'ils vont subir, individuellement, sans rien répondre ni dire de peur d'être inculpé d'outrage ou rebellion...
Le reste, c'est l'histoire d'un brin de haine. Un peu comme la chanson, sauf qu'au lieu du père du gône de la chanson d'Akhénaton, on a des jeunes qui viennent en terrain inconnu sauf par ouïes dires négatifs.


La panthère des neiges : "des ouïes dires négatifs...un peu comme ceux du père du gône de la chanson d'Akhénaton sur certains de ses voisins..."

Moi - Un peu comme ceux qui circulent dans l'ensemble de la société. Un peu comme dans ceux qui circulaient dans ma famille d'origine sur "les arabes"...parce que mes grands parents n'en cotoyaient pas, là où ils avaient vécu. Moi, j'avais des arabes dans ma cour de récréation, on a toujours été côte à côte, qu'on s'aime ou pas, on se connaissait. C'était en ville, c'était à Lyon. Mes grands parents, c'était à la campagne dans la région, ou dans de petites villes sans immigration importante. Moi, je savais que les arabes n'étaient pas ce qu'en disait la télé ou les scories de la guerre d'Algérie alors encore innomée...mes grands parents, non. Ils avaient ces images là. Des images qui perdurent encore partout où, dans la cour de récréation, ce n'est pas assez cosmopolite.
Dans ma famille d'origine, on n'a jamais voté FN, simplement parce que "le FN", c'étaient des fascistes. Et que voter FN, c'aurait été être viré.e de la famille.
Mais sociologiquement, on fait partie de ces milieux qui en sont l'électorat aujourd'hui...

La panthère des neiges : "Mais le sujet n'est pas la police française. Ni le FN.
Le sujet c'est moi : moi, le monstre sanguinaire sur la photo, avec marqué "með lögum skal land byggja - je veille sur la neige" en dessous"

La voix off -On en était donc aux fameux logos guerriers de la police française, mal compris par Libération, qui résume fort mal le bouquin de Didier Fassin (qui est plus fin qu'un bouquin "anti-flics" - il n'est pas anti, il veut simplement montrer ce qui se passe, pour que cela change).

Moi - C'est Libération, qui est anti-flics parce que dans un certain milieu, ça fait chic d'être anti-flics. On le voit bien, en comparant leur article au contenu réel du bouquin...

La panthère des neiges : "Je vous présente donc mes cousin.e.s : des monstres sanguinaires comme moi, mais encore plus armés. On commence par le tigre"


L'ex-président, courant, l'air désespéré, pour s'échapper (on dirait qu'il voit des juges Gentil de partout) - M...mais ??? C'est un tiiiiigggggre !!! Au secours !!!

Bientôt suivi d'un prénommé Cahuzac - Ah non, juré craché, j'ai pas de compte là-bas. Juré craché, si j'mens, j'vais en enfer.

La panthère des neiges, l'air satisfait : "C'est fou comme un tigre, ça fait peur à certain.e.s... et c'est que le début"

La voix off - Ensuite, nous avons encore le tigre, représenté d'une façon qui peut nous rappeler (à juste titre) un épisode de l'histoire de la panthère des neiges :





La panthère des neiges : "Moi, c'était une vipère de Sibérie, dont j'ai eu la peau, dans cet épisode mis en lien là. Pas un dragon ou une hydre. Mais c'est le même principe..."

Un dangereux élément extérieur encagoulé de 2010 - Eh, mais ils sont encagoulés comme moi. Vous croyez qu'ils embauchent ?

Le RAID - Ah non, on est très sélect, nous. On ne prend pas n'importe quel élément encagoulé au motif qu'il a déjà sa cagoule pour servir.




La panthère des neiges : "J'en profite donc pour vous présenter ma cousine la panthère noire (celle du RAID, car il y en a plusieurs). Très redoutée, peu osent l'affronter physiquement. Elle est également très douée en diplomatie et négociation... si bien qu'en pratique, elle use de ses griffes aussi peu souvent que moi (tant on les redoute ;-) )"

Le dangereux élément extérieur de Lyon 2, réputé encagoulé - Eh...je suis pas d'accord avec ma présentation qui a été faite au RAID via le lien mis ci-dessus !!! J'ai rien fait de tout ça !!

André Tiran, haineux comme quelqu'un qu'on vient de molester (et remasterisé par la voix off bien sûr) - Ah oui ? Et comment se fait-il que je sente mes côtes, là, le 9 novembre 2010 ? Hein ?

Le dangereux élément présumé extérieur et encagoulé - C'est possible que des gens aient envoyé des coups quand vous avez essayé de forcer le passage dans l'amphi D. Mais personne n'était encagoulé : on a juste rabattu nos keffiés sur nos figures parce qu'on a bien compris que vous vouliez nous photographier pas pour nous faire du bien...

Un autre dangereux élément présumé extérieur - C'est moi, qui ait, non pas une barre de fer comme dans votre prime jeunesse militante d'extrême gauche, monsieur Tiran, mais un bout de bambou comme il en pousse devant l'amphi D, dehors, à la main.

La voix off - L'histoire, telle que je la connais, ne dit pas si ce bout de bambou est réel, ni s'il a réellement frappé le président.

Moi - Lorsqu'André Tiran est apparu dans l'encadrement de la porte de la salle des casiers des professeurs, où je m'étais quant à moi réfugiée pour être au calme après avoir, à la même heure que lui mais à l'autre bout du campus, été molestée par trois de mes "camarades" étudiants du master, il avait l'air secoué, comme quelqu'un qu'on a au moins tenté de taper...ou qui a eu peur de se recevoir des coups.
Quand on s'est regardés, j'ai pensé "on doit avoir le même air...".

Le premier dangereux élément présumé extérieur - Je suis un ancien étudiant de Lyon 2. J'ai participé au glorieux et victorieux mouvement contre le CPE, au sein de cette université. Et je reviens aider les plus jeunes à organiser le mouvement de cet automne 2010 au sein de Lyon 2...

Le second dangereux élément présumé extérieur - Je suis un jeune étudiant de Lyon 2, je viens d'arriver. Mais j'ai compris que la fac, c'était un lieu violent. Alors je me suis armé.
Alors je me suis blindé.

Décembre 2007 : Lyon 2 Bron, un lieu devenu violent à vivre.

Sur la gauche, au début de la vidéo, celui qui n'est pas marqué "police" sur sa veste, habillé en noir et un parapluie à la main, c'est l'adjoint du président, qui était aussi, quinze jours plus tôt, devant les locaux syndicaux situés dans les préfabriqués, et avait parlé alors de la nécessité de "ranger" la fac...

André Tiran - Que ??? Vous voulez dire qu'aucun de vous n'est réellement totalement extérieur à Lyon 2 ?

Moi - Eh oui, vous vous êtes mépris, Monsieur Tiran.
Ces étudiants et leurs comportements, sont en quelque sorte votre fruit, et celui de ceux qui vous ont précédé depuis 2006.

Claude Journès, lui aussi remasterisé par la voix off - Comment cela, mon fruit ?

Olivier Christin, également remasterisé par la voix off - Mon fruit ? Ah bon ?

La panthère des neiges, fermement postée devant des locaux syndicaux et associatifs sis dans des préfabriqués à Bron, et montrant les crocs : "Silence, ô présidents déchus ! Ô impertinents !
Qui donc a, dans l'impunité, fin 2007, saccagé des locaux syndicaux et associatifs ?"

La FSE - Claude Journès, démission !

Le Parquet, tendant l'oreille - mais qu'est-ce qu'ils disent ?

La voix off - Le Parquet n'entend que du bruit, et classe la plainte des étudiant.e.s sans suite.

Claude Journès - Ce n'est pas moi, c'est mon adjoint responsable aux campus...

Moi - Oh, oui, mais vous ne disiez pas cela, devant ces fameux locaux, dans ce petit matin gris, quand on vous y a surpris - tous les deux - en flagrant délit.

Thierry Valentin, enseignant-chercheur en anthropologie, dans le froid du petit matin, tout penaud devant ce qui se passe, et en retrait du groupe, et lui aussi remasterisé par la voix off - Mais qu'est-ce que je fous là ? Qui suis-je ? Où suis-je ? Je revenais de l'aéroport, Claude est venu me chercher et m'a amené ici, en me disant "viens, on fait un crochet par Lyon 2 avant que j'te remmène chez toi".
Et je me retrouve là, moi le prof de gauche mais aussi membre de l'équipe présidentielle d'alors, devant ces locaux syndicaux qu'on est en train, nous la présidence, de ...

La panthère des neiges : "Saccager. C'est le mot qui vous manque, n'est-ce pas ?"

La voix off - Mais Thierry Valentin s'est estompé, rendu malade semble-t-il, jusqu'à la nausée, par ce dilemne insupportable. Il est loin maintenant, loin de Lyon pour commencer.
Il est parti, quelques mois après cet épisode, en mission au Brésil...pour longtemps.

Moi - On dirait, le plus longtemps possible.

La voix off - On dirait, mais lui seul pourrait répondre, qu'il a fui tout cela tant ça lui avait été insupportable.

Claude Journès et son adjoint, en train de "ranger" l'université...

En parka beige, le président de Lyon 2, et, à côté de lui, vêtu de noir, son adjoint, qui veut "ranger l'université", et qu'on a déjà aperçu en début de la vidéo précédente.
En arrière plan, un camion à l'arrière duquel le matériel présent dans les locaux syndicaux (FSE) et associatifs (Art'issa, etc) étaient en train d'être entreposés, à l'insu des associations et du syndicat concerné...et emportés ensuite vers où, s'ils n'avaient été surpris en plein ouvrage ? Mystère.







http://p.genest.free.fr/ecussons/references.html

(...suite du billet en cours de rédaction, patience...)

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