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dimanche 1 septembre 2013

Le refrain : lui aussi, transformé en délinquant par la plainte portée au nom de Lyon 2 !


Eh oui, même le refrain de la présente histoire a été mis comme pièce à charge dans le dossier pénal constitué contre son auteure, Sophie Perrin. Il est censé y illustrer sa violence, sa virulence, sa volonté de harcèlement moral envers l’université Lyon 2 et/ou ses membres, etc, par l’envoi « de centaines de messages électroniques à une liste mail constituée de centaines de destinataires ». Il constitue ainsi les pages 89 à 91 d’un dossier de 200 pages de ces insupportables courriels qu’il faut à tout prix faire cesser, soit 1,5% de ce dossier, ce qui, cumulé avec les pièces précédentes, nous mène à 22% de ce volume.
    Ca, une pièce à charge ? Des propos condamnables pénalement ?
    Que mon public juge, sur pièce, encore une fois.









Envoyé le : Vendredi 5 novembre 2010 
Objet : [CREA'tif] refrain, et suite de l'histoire qui n'a rien à voir ni avec l'université lyon 2, ni avec la France





« Tu notes tout ce qui arrive, dit-elle.
-Tout ce que je note arrive », fut la réponse.
C’était à nouveau cette voix grave, sourde, qu’elle avait perçue comme un écho de sa propre voix.
L’étrange, c’est que le vieillard de la montagne errante n’avait pas ouvert la bouche. Il avait transcrit ce qu’elle avait dit puis ses propres paroles, et elle les avait entendues, exactement comme si elle se souvenait qu’il venait de parler.
« Toi et moi, demanda-t-elle, et tout le pays fantastique – tout est consigné dans ce livre ? »
Il écrivit et en même temps elle perçut sa réponse :
« Ce n’est pas ça. Ce livre est le pays fantastique tout entier, y compris toi et moi.
-         Et où est ce livre ?
-         Dans le livre, fut la réponse qu’il nota.
-         S’agit-il seulement d’une image et de son reflet ? » demanda-t-elle.
Il écrivit, et elle l’entendit dire :
« Quelle image offre un miroir qui se reflète dans un autre miroir ? Le sais-tu, souveraine des désirs aux yeux d’or ? »
La petite impératrice resta silencieuse un moment pendant lequel le vieillard écrivit qu’elle se taisait.
Puis elle dit doucement : « j’ai besoin de ton aide.
-         Je sais, fut la réponse qu’il inscrivit.
-         Oui, déclara-t-elle, il le faut. Tu es la mémoire du pays fantastique et tu connais tout ce qui s’est passé jusqu’à cet instant. Ne pourrais-tu pas feuilleter ton livre et voir ce qui va arriver ?
-         Des pages blanches ! Fut la réponse. Je ne peux que regarder en arrière, voir ce qui est arrivé. Je pouvais le lire tandis que je l’écrivais. Et je le sais parce que je l’ai lu. Et je l’ai écrit parce que c’est arrivé. Ainsi l’histoire sans fin s’écrit-elle d’elle-même par ma main. » »










« Elle le fixa à son tour, de ses yeux d’or, et soutint son regard. Ce fut comme un affrontement silencieux et immobile. Finalement, le vieillard se pencha à nouveau vers son livre et écrivit :
« Respecte la limite qui t’es imposée, à toi aussi.
-         J’en ai l’intention, répondit-elle, mais celui dont je parle et que j’attends l’a depuis longtemps franchie. Il lit ce livre dans lequel tu écris, et perçoit chaque mot que nous disons.
-         Exact », dit la voix du vieillard, tandis qu’il écrivait : « lui aussi, il appartient déjà irrévocablement à l’Histoire sans fin, car c’est sa propre histoire ».
« Raconte-là moi ! Ordonna la petite impératrice. Toi qui es la mémoire du pays fantastique, raconte-là moi – depuis le début et dans les termes mêmes où tu l’as écrite ! »

La main avec laquelle le vieillard écrivait se mit à trembler.

« Si je le fais, il va me falloir aussi tout réécrire. Et ce que j’écrirai se produira à nouveau.
-         Qu’il en soit ainsi ! Dit la petite impératrice.
(…)
-         Tu es vraiment terrible, écrivit et dit le vieillard, cela signifie la fin sans fin. Nous allons entrer dans le cercle de l’éternel retour. Il n’y aura plus d’issue.
-         Pour nous, non », répondit-elle, et sa voix n’était plus douce mais dure et pure comme le diamant.
« Mais pour lui non plus – à moins qu’il ne nous sauve tous. » »


« Le vieillard de la montagne errante se soumit à la volonté de la petite impératrice et se mit à lui raconter l’histoire sans fin, depuis le début. (…)
Tandis que Bastien lisait ces mots et entendait en même temps le vieillard de la montagne errante, il commença à avoir des bourdonnements d’oreilles et des éblouissements.
Ce qui était raconté là, c’était sa propre histoire !
Et elle faisait partie de l’histoire sans fin. Lui, Bastien, apparaissait en tant que personnage dans le livre dont il s’était considéré jusqu’à présent comme le lecteur ! Et qui sait si un autre lecteur n’était pas justement en train de le lire, croyant à son tour n’être qu’un lecteur … et ainsi de suite jusqu’à l’infini !
Cette fois, Bastien commençait à avoir peur. Il éprouvait soudain la sensation de manquer d’air. Il avait l’impression d’être enfermé dans une prison invisible. Il voulait s’arrêter, il ne voulait plus continuer à lire.

Mais la voix grave du vieillard de la montagne errante continuait à raconter,

Et Bastien ne pouvait rien faire contre. Il se bouchait les oreilles, mais cela ne servait à rien car la voix résonnait à l’intérieur de sa tête. Bien qu’il sût depuis longtemps que la réalité était autre, il se cramponnait encore à l’idée que cette coïncidence avec sa propre histoire n’était que l’effet d’un hasard insensé.

Mais la voix grave, impitoyablement, poursuivait (…). Le vieillard de la montagne errante poursuivait son récit, en même temps qu’il transcrivait une seconde fois [le récit de l’histoire sans fin], aboutissant au fait que le vieillard de la montagne errante se mettait à écrire et à raconter l’histoire sans fin …
Et là, tout recommençait depuis le début – sans altération ni changement – et tout se terminait de nouveau avec la rencontre de la petite impératrice et du vieillard de la montagne errante, qui se remettait à écrire et à raconter l’histoire sans fin …

… et cela continuerait jusqu’à la fin des siècles, car il était tout à fait impossible qu’un changement se produisît dans le cours des choses. Lui, Bastien, pouvait seul intervenir. Et il devait le faire s’il ne voulait pas rester lui-même prisonnier de ce cercle infernal. Il avait l’impression que l’histoire s’était déjà répétée des milliers de fois, ou bien – non, c’était plutôt comme s’il n’y avait ni avant ni après, mais que tout existât simultanément et pour toujours. Maintenant, il comprenait pourquoi la main du vieillard s’était mise à trembler. Le cercle de l’éternel retour, c’était la fin sans fin ! » 

(Michael Ende, L’histoire sans fin).




[Gmork nous explique la situation de fantasia :

 ]


1 commentaire:

  1. Chère Sophie,
    Votre courage et votre détermination force mon admiration !
    Votre combativité est presque contagieuse et j'espère pouvoir m'en inspirer ;).

    Bien à vous

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