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dimanche 12 octobre 2014

Lyon 2 : conseil de "discipline" anti-syndicale lundi 20 octobre : appel du CREA'tif , "tous ensemble contre l'injustice"


Rappel des faits

Le 21 novembre 2013, un rassemblement d'une centaine d'étudiant.e.s mobilisé.e.s contre les réformes universitaires Pécresse-Fioraso et les conséquences qu'on commence à en vivre, tentait d'envahir le Congrès (réunion du CA et de l'ensemble des autres conseils centraux de l'université), réuni ce jour-là à l'initiative d'une présidence aux abois qui venait, un dimanche, d'envoyer à toute son université un mail alarmé où elle expliquait refuser de jouer un rôle de "chef sacrificiel".

Jean-Luc Mayaud ne veut pas être un "chef sacrificiel"

Les motivations d'une action étudiante


Les motivations de l'envahissement de ce congrès de crise par les étudiant.e.s étaient les suivantes : on nous parle sans cesse de "démocratie universitaire", mais nous en tant qu'étudiant.e.s, n'avons pas de réelle place dans ces instances soit-disant démocratiques, voire de moins en moins de place depuis les réformes Pécresse-Fioraso. Ce congrès se déroulera donc en notre présence, ou bien n'aura pas lieu.
Deux options étaient donc proposées à la présidence : accepter de laisser entrer le public étudiant, et tenir le congrès en audience publique, ou bien faire en sorte qu'il n'ait pas lieu.

L'intelligence présidentielle eut été d'ouvrir grand la porte pour montrer qu'elle n'avait rien à cacher de ses Conseils à la plèbe estudiantine.


L'intelligence présidentielle était manifestement en berne, ce jour-là.



Le jusqu'au boutisme du "chef sacrificiel" et ses conséquences


C'est donc la deuxième option qui fut choisie, à l'unanimité des voix : la présidence posa une barrière de vigiles à l'entrée du congrès, le rassemblement étudiant força le passage et réussit à entrer. Le congrès fut annulé, par une présidence effrayée par les vannes plaisantines de ses propres étudiant.e.s concernant notamment un "chef sacrificiel", faites durant l'attente de pouvoir assister au congrès lui-même...


Mais la présidence n'en resta pas là et, soucieuse de ne pas être sacrifiée, décida que d'autres devaient l'être : appel des CRS pour une intervention au sein même des campus (!), sur des étudiant.e.s alors réuni.e.s tranquillement en AG (assemblée générale) dans le hall du bâtiment présidentiel. Intervention qui s'avéra extrêmement violente, par des policiers qui pensaient, manifestement, avoir affaire à des terroristes à mater un bon coup vu ce que leur avait décrit leur hiérarchie, elle-même mise au fait par...le président de Lyon 2 in fine.
Interpellation, brutale physiquement, de six "meneurs". Garde à vue. Plainte de vigiles de l'université (les fameux vigiles mis en première ligne par un président lâche et absent du terrain à ce moment-là). Plainte d'agents policiers de la BAC auteurs des interpellations brutales.

Les pairs sacrifiant leurs rejetons ?

Sacrifice du rejeton pour montrer sa fidélité à une autorité Toute puissante...


Les six "meneurs" sont tou.te.s des syndicalistes étudiant.e.s. De ce syndicat qui est, à Lyon 2 aujourd'hui, le dernier à clamer, désespérément, isolé dans le désert de la résignation ambiante : "université gratuite, laïque et ouverte aux personnes issues de milieu populaire", "l'éducation n'est pas une marchandise", etc.

Début septembre 2014, conclusion de ces événements, deux syndicalistes sont condamnés : l'élu en CA de la FSE, à six mois de prison avec sursis, la secrétaire de la FSE, à trois mois de prison avec sursis. Et au total, chacun a 2000 euros de dommages et intérêts et frais de justice et d'avocat à verser aux vigiles et agents de la BAC plaignants.

En revanche, depuis fin 2007, date du saccage des locaux syndicaux et associatifs (dont celui de la FSE) à Bron par la présidence de Lyon 2 pour "ranger l'université" (propos explicatif tenu alors par le vice président Alexis Schwetzoff), nous sommes toujours en attente d'une condamnation, fut-ce à l'euro de dommages et intérêts symbolique, des auteurs, pourtant bien identifiés (photos, vidéos, etc) de ces actes d'une violence intolérable au sein d'une université.
Plainte a bien été déposée à l'époque, pourtant.

Quand la justice condamne les syndicalistes dont les locaux ont été détruits, et absout les auteurs du saccage de ces locaux, a-t-elle rendu justice ?
On peut poser la question.

La violence à Lyon 2, ras le bol !!!



A Lyon 2, si aujourd'hui la violence (physique ou non) est un mode relationnel devenu normal et dominant entre beaucoup des acteurs de l'université, c'est parce que la loi - celle qui dit que chacun a droit au respect au sein de l'institution - n'a pas été garantie. Au contraire, il a été fait en sorte que certains aient droit d'écraser leurs adversaires, et ainsi, que la "loi" du plus fort soit toujours la meilleure.

Voilà tout ce qui reste, aujourd'hui, du rêve soixanthuitard d'une "démocratie universitaire" : le cauchemar d'une fac où l'on appelle la police, non pour faire respecter chacun, mais pour faire taire l'opposition. Le cauchemar d'une fac où si tu es en désaccord avec le pouvoir, tu seras étiqueté.e "élément toxique", voire "fou.folle à interner" (cas par exemple de Sophie Perrin, actuellement condamnée à deux mois de prison avec sursis mise à l'épreuve consistant en une obligation de soins psychiatriques + 2000 euros de dommages et intérêts et frais d'avocat envers son ex-codirectrice de mémoire, pour avoir...voulu défendre pacifiquement son droit à entrer en doctorat avec un master recherche obtenu mention TB !).

Le cauchemar d'une fac où le mot démocratie désigne donc, désormais, tout sauf une réelle démocratie.

Le cauchemar d'une utilisation de la loi qui salit la loi elle-même, parce qu'utiliser le droit pour écraser un adversaire est précisément le contraire de l'esprit du droit. Est un dévoiement total du droit.





Achever les syndicalistes sacrificiels : le lundi 20 octobre 2014 ?

C'est pour la poursuite de ce dévoiement que sont conviés les deux syndicalistes étudiant.e.s condamné.e.s, lundi 20 octobre prochain, à 14h, campus des quais (bâtiment présidentiel), puisqu'ils doivent passer en Conseil de discipline, conseil convoqué par la présidence de Lyon 2 immédiatement suite à leur condamnation de début septembre. Aussi vrai que quand on peut achever son opposition, dans ce simulacre de "démocratie", tous les moyens sont bons. Y compris le dévoiement du conseil de discipline lui-même.






Au CREA'tif, on connaît bien les pratiques de la présidence puisqu'on y a affaire depuis 2010, et qu'on a en tête l'historique des camarades ciblés auparavant depuis 2007 : montage de dossiers à charge pour pourrir, salir, faire désigner coupable et éradiquer de la fac tout ce qui porte une parole de dissensus, quoiqu'on ait fait ou pas fait par ailleurs, dossiers qu'un système judiciaire crédule et lui-même exsangue gobe, pour l'instant, comme lettre à la poste, du Parquet aux magistrats du Siège rendant les verdicts.



Les syndicalistes étudiant.e.s ainsi mis sur la sellette risquent jusqu'à 5 ans d'interdiction de toute poursuite d'étude, simplement pour avoir mis en oeuvre, parmi 100 autres personnes, une décision d'assemblée générale étudiante : un exemple de plus ainsi fait pour inciter chacun.e à se taire, à ne pas participer aux luttes et actions, qu'elles soient adroites ou non, d'opposition à la politique de la présidence et du mandarinat universitaire à Lyon 2. Un exemple de plus pour accroître le climat de peur, de résignation et de silence (pour ne pas dire "omerta" car cela ferait trop mafia) ambiant et de plus en plus prononcé depuis 2008 au sein de l'université. Mais sous cette chape de plomb, on s'en prend aussi plein la gueule et notre silence est aussi notre tombeau !




C'est pour cela que, même si on n'était pas forcément d'accord avec l'action du 21 novembre dernier, et qu'on a donc expliqué par écrit pourquoi on ne viendrait pas appliquer la décision majoritairement prise en AG (parce que pour nous c'était visible que c'était une erreur tactique de tenter d'envahir la tanière d'une entité aux abois, et pas parce qu'on refuse sur le principe l'envahissement, pacifique, d'un conseil, mode d'action qui fait partie du répertoire d'action syndical étudiant traditionnel), on se joint à l'appel à rassemblement initié par SUD étudiant (ex-FSE Lyon), et on va préciser, nous au CREA'tif, un peu le titre et le contenu à notre manière :

Rassemblement pour le respect des droits des étudiant.e.s
et du droit syndical à Lyon 2 à 12H00
dans la cour centrale du campus des quais
lundi 20 octobre prochain,
(le conseil de discipline commençant lui à 14h)



"La Justice est [...] le respect, spontanément éprouvé et réciproquement garanti, de la dignité humaine en quelque personne et dans quelque circonstance qu'elle se trouve compromise et à quelque risque que nous expose sa défense" 
« Le droit est pour chacun la faculté d’exiger des autres, le res­­pect de la dignité humaine dans sa per­­sonne ; le devoir, l’obli­­ga­­tion pour chacun de res­­pec­­ter cette dignité en autrui » 
(Pierre-Joseph Proudhon, De la justice dans la révolution et dans l'Eglise).

La justice, de l'Antiquité grecque aux mangas d'aujourd'hui


Tous ensemble pour une réelle justice !


En outre, le CREA'tif ne soutient les violences de personne, et désapprouve formellement la violence et l'ostracisation comme modes relationnels. C'est pourquoi il demande justice, non à l'institution judiciaire - qui semble, actuellement, trop réduite à l'état de ruine stakhanoviste pour le faire - mais aux collectifs d'appartenance des différents acteurs concernés : si des actes de violence ont été commis par des militants étudiants, qu'ils soient sanctionnés à proportion, est juste. La justice qui vient d'être rendue, ainsi que le conseil de discipline qui se profile, nous semblent se situer clairement du côté de la démesure, à cet égard, d'autant que l'inculpé condamné le plus lourdement était venu spontanément présenter des excuses, pour ces conséquences non souhaitées par lui-même et son collectif, aux vigiles dès le lendemain de cette action (excuses qui ont été utilisées comme élément à charge lors du procès, par l'université !!). A l'heure où Christiane Taubira parle sans cesse de justice réparatrice, l'application persistante, par des gens de gauche (?), de la tolérance zéro préconisée par Monsieur Sarkozy et Madame Le Pen, laisse pantois.

le CREA'tif ne soutient les violences de personne, et désapprouve formellement la violence et l'ostracisation comme modes relationnels.
C'est pourquoi avant qu'on évoque la question des étudiants, le CREA'tif exige que les auteurs du saccage des locaux syndicaux et associatifs (dont les locaux de la FSE) ainsi que des autres actes de discrimination et de violences envers certains syndicats et personnes qui ont pu suivre, assument leurs responsabilités et soient eux-mêmes sanctionnés à juste hauteur pour leurs actes inadmissibles, car le  conseil de discipline doit être ouvert de façon égale à tous : ni impunité, ni immunité présidentielle ou mandarinale, ne doivent avoir cours à l'université !

Le CREA'tif rappelle enfin que  rôle d'un responsable élu n'est ni d'être un "chef sacrificiel", ni d'être un "chef tyrannique" : il est d'être exemplaire, ou bien d'être démis de son mandat.

Or, lorsque l'on fait matraquer ses étudiants et/ou qu'on les traine dans la boue puis en justice et en conseil de discipline, on n'est pas exemplaire.

Le CREA'tif (qui est au monde universitaire un peu ce que BOURBAKI fut au monde mathématicien...).

PS : pour information, le communiqué d'appel du comité de mobilisation du 9 octobre dernier réunissant SUD étudiant (ex-FSE Lyon) et ses sympathisant.e.s et réseaux.

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